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Pourquoi les corbeaux sont ils noirs de Charlotte

Sinkiti C.

Pourquoi les corbeaux sont noirs ?
De Charlotte Sinkiti

Depuis longtemps Gwouak le corbeau se posait une question existentielle : “Pourquoi alors que tant d’oiseaux ont un plumage de toutes les couleurs, pourquoi nous autres les corbeaux sommes tout noir ?”
Il trouvait cette couleur trop sombre et lugubre. Gwouak déprimait d’avoir si mauvaise réputation. Un jour, il décida qu’il était temps de trouver la réponse à cette fameuse question.
« Je vais me rendre chez Dame Chouette, c’est elle la plus sage de nous tous, elle connaîtra sans doute la réponse. »
Arrivé près de Dame Chouette, il lui tint à peu près ce langage.
« Dame Chouette, que vous êtes intelligentes. Auriez-vous l’obligeance de me dire pourquoi nous, les corbeaux, avons le plumage si noir alors que les autres oiseaux l’ont si colorés ? «
Dame Chouette prit une profonde inspiration et répondit : «Je te donnerai la réponse Gwouak, mais avant dis-moi pourquoi nous les Chouettes qui sommes si intelligentes n’avons pas la possibilité d’imiter le langage des hommes comme certains autres oiseaux ? »
Évidemment Gwouak n’en savait strictement rien mais décidé à obtenir une réponse de la chouette, il partit à la recherche de Paco le cacatoès. Après tout si un des oiseaux pouvait répondre à la question de la chouette c’était sans doute un perroquet.
Arrivé près de Paco le cacatoès, il lui tint à peu près ce langage.
« Paco le cacatoès, toi qui sais chanter le langage des hommes, aurais-tu l’obligeance de me dire pourquoi les chouettes ne peuvent pas parler comme les humains ? Si tu me réponds, je le dirai à Dame Chouette qui me dira pourquoi nous autres, les corbeaux avons le plumage si noir. »
Paco le cacatoès prit une profonde inspiration et répondit : « Je te donnerai la réponse Gwouak, mais avant dis-moi pourquoi nous, les perroquets ne sommes pas capables de parcourir de longs voyages qui nous permettraient de découvrir tous les magnifiques paysages de la terre ? »
Une fois encore, Gwouak n’avait strictement aucune idée de la réponse mais toujours déterminé, il partit à la recherche de son amie cigogne. Après tout si un des oiseaux pouvait répondre à la question du perroquet c’était sans doute une cigogne.
« Amie Cigogne, toi qui sais traverser des contrées entières, aurais-tu l’obligeance de me dire pourquoi les perroquets ne savent pas comme toi entreprendre de grand voyage ? Si tu me réponds, je le dirai à Paco le cacatoès qui me dira pourquoi les chouettes ne peuvent pas comme lui parler le langage des hommes. Je pourrai ainsi répondre à Dame Chouette qui me dira pourquoi nous autres corbeaux avons le plumage si noir. »
Amie Cigogne prit une profonde inspiration et répondit : « Je te donnerai la réponse Gwouak mais avant dis-moi pourquoi nous, les cigognes volons moins vite que d’autres oiseaux capables de fendre l’air à toute vitesse ? »
De nouveau, Gwouak n’avait strictement aucune idée de la réponse mais, encore plus déterminé que jamais, il partit à la recherche de Aaron l’aigle royal. Après tout si un des oiseaux pouvait répondre à la question de la cigogne c’était sans doute un aigle.
Gwouak dut voler longtemps pour trouver Aaron, il était bien fatigué quand il le trouva et se posa alors sur son dos.
« Aaron l’aigle, toi qui es le plus royal et le plus rapide des oiseaux. Aurais-tu l’obligeance de me dire pourquoi les cigognes volent moins vite que toi ? Si tu me réponds, je le dirai à l’amie cigogne qui me dira pourquoi les perroquets ne peuvent pas parcourir de longs voyages. Je le dirai ainsi à Paco le cacatoès qui me dira pourquoi les chouettes ne parlent pas le langage humain. Je le dirai ainsi à Dame Chouette qui me dira enfin pourquoi nous autres corbeaux avons le plumage si noir. »
Aaron l’aigle prit une profonde inspiration et répondit : « Je te répondrai Gwouak mais avant dis-moi pourquoi nous les aigles qui sommes si puissants ne pouvons pas créer le moindre outil avec notre bec ? »
Cette fois, Gwouak réfléchit tout haut. « Voyons, voyons, le seul oiseau capable de construire un outil sophistiqué tel qu’un crochet avec son bec, c’est moi, le corbeau. Je peux donc répondre à cette question d’Aaron l’aigle. Et si je réponds à sa question, il me donnera celle pour l’amie cigogne, qui me donnera celle pour Paco le cacatoès qui me donnera celle pour Dame Chouette qui me dira enfin pourquoi mon plumage est noir. »
Gwouak, plus motivé que jamais réfléchit encore un peu. Soudain, il s’exclama :
« Construire des crochets avec mon bec, c’est une de mes particularités. Chacun a ses propres particularités. L’aigle ne peut posséder celle-ci mais il en a d’autres. »
Gwouak alla donc répéter sa réponse à Aaron l’aigle, celui-ci prit une profonde inspiration et dit :
« Soit, alors dis à l’ami cigogne que voler vite est une de mes particularités, elle ne peut posséder celle-ci mais elle en a d’autres. »
Gwouak alla donc répéter la réponse d’Aaron l’aigle à l’amie cigogne. Celle-ci prit une profonde inspiration et dit :
« Soit, alors dis à Paco le cacatoès que migrer est une de mes particularités, il ne peut posséder celle-ci mais il en a d’autres. »
Gwouak alla donc répéter la réponse de l’amie cigogne à Paco le cacatoès. Celui-ci prit une profonde inspiration et dit :
« Soit, alors dis à Dame Chouette que chanter comme les humains est une de mes particularités, elle ne peut posséder celle-ci mais elle en a d’autres. »
Gwouak sentant qu’il allait enfin avoir la réponse à sa propre question alla donc répéter la réponse de Paco le cacatoès à Dame Chouette. Celle-ci prit une profonde inspiration et dit :
« Soit, alors Gwouak le corbeau, sais-tu pourquoi ton plumage est noir ? »
Gwouak sourit, il n’eut pas besoin de réfléchir, bien-sûr qu’il savait. Il prit une profonde inspiration et dit :
« Etre noir est une de mes particularités, je ne peux pas avoir de couleurs mais j’ai d’autres différences qui me rendent uniques et particuliers. »
Ce jour-là Gwouak le corbeau comprit qu’il pouvait chercher toute sa vie les raisons de sa différence ou tout simplement les accepter comme des particularités et des richesses qui le rendaient uniques.

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